Cinema Improbable

The Conjuring

Notation 7,5/10

The Conjuring (Les Dossiers Warren) est un film d'horreur américain réalisé par James Wan et distribué par la Warner Bros en 2013. Il s'inspire d'une histoire de chasseurs de fantômes survenue dans les années 1970.

Avec un budget de 17 millions de dollars, il s'est avéré très rentable puisque son box-office a dépassé les 240 millions ! Il dure 110 minutes environ.

Synopsis : Le film prend comme base l'une des plus terrifiantes histoires du couple Warren, démonologues notoires depuis les années 1950. La véritable Lorraine Warren, encore vivante en 2013, a d'ailleurs parrainé le tournage du film et fait un caméo.

Le film commence donc avec une famille nombreuse qui emménage dans une maison tout ce qu'il y a de plus chelou... Des signes avant-coureurs commencent à apparaître rapidement, comme le chien de la famille qui se fait mystérieusement déchiqueter au bout de 15 minutes, et l'on commence à comprendre qu'il se passe quelque chose de pas très rationnel dans cette baraque... Quelques idées innovantes sont présentes pour augmenter l'angoisse, comme les nombreuses parties de cache-cache qui suscitent plusieurs visions des plus dérangeante.

En pleine terreur, la famille décide de faire appel au couple Warren pour inspecter leur baraque. Ce dernier se rend à l'évidence que la maison est hantée par un esprit malfaisant du nom de Bathsheba (inspiré d'un personnage biblique) qui se nourrit peu à peu de leur essence vitale (ou un truc dans le genre).

Spoiler Alert !

Du coup tout le monde décide de sortir le matos high-tech pour étudier la maison, et des images terrifiantes apparaissent sur les écrans, accompagnées de sons pas très rassurants ; alors que l'esprit commence à prendre possession de la mère de famille, en parallèle la fille des Warren commence à voir des trucs étranges dans leur propre demeure, située à des kilomètres de là.

Le film se termine naturellement sur un exorcisme pratiqué par papa Warren, et hélas ça part un peu en live dans les dernières scènes avec la mère possédée qui semble avoir les mêmes pouvoirs que Magneto ! La fin du film laisse toutefois suggérer qu'un deuxième opus est possible...

 

Réalisation : James Wan est une référence montante dans le domaine du film d'horreur avec des films comme Saw ou Insidious. The Conjuring ne fait pas exception à la règle, avec une réalisation menée d'une main de maître ; les plans sont angoissants, suggestifs et contribuent à créer une atmosphère de suspense quasi-insoutenable. Les quelques scènes de surprise sont bien disséminées tout au long du scénario et font bien sursauter car imprévisibles (pour la plupart) ; l'utilisation systématique du hors-champ renforce le sentiment de peur du spectateur, qui s'attend à tout moment à voir surgir une action irrationnelle. Dès le début du film James Wan joue la carte du premier degré en enchaînant les scènes où le couple Warren présente en vidéo les diverses affaires qu'ils ont résolues, ce qui force le spectateur à prendre comme parole d'évangile tous les éléments suivants.

Même si le décor général est un classique de maison hantée, l'effet produit est toujours efficace avec les grincements omniprésents, les horloges capricieuses, les ombres furtives, la traditionnelle cave remplie de trucs farfelus, l'arbre mort en plein milieu du jardin où quelqu'un s'est forcément pendu à une de ses branches il y a longtemps...

La structure du film se base sur les trois étapes canoniques d'une possession, citées par les Warren ; infestation (l'esprit bouleverse le quotidien de la famille mais sans excès), oppression (la présence se fait plus agressive et rend la vie insupportable à la famille) et possession (l'esprit finit par investir le corps d'un être faible pour déchaîner sa malveillance).

 

Bande-son : Joseph Bishara, qui a déjà composé la musique d'Insidious, reprend les commandes pour ce film. La musique générale est justement assez similaire avec Insidious, c'est à dire un fond musical oppressant où chaque bruit est suspect ; les musiques sont sinistres et bien synchronisées avec l'action, parfois même quelques accords glauques de piano suffisent à vous donner la chair de poule...A titre anecdotique, on pourra préciser que Joseph Bishara joue un rôle dans le film, celui de Bathsheba !

 

Jeu des acteurs/Personnages : On retrouve le pâle Patrick Wilson, déjà présent dans Insidious, qui joue également dans l'Agence tous RisquesHard CandyWatchmen... On pourra également signaler Mackenzie Foy qui, à seulement 12 ans, s'est déjà fait remarquer en tant que fille d'Edward et Bella dans la saga Twilight (une carrière bien mal commencée...).

Le jeu d'acteur est intéressant dans l'ensemble, surtout celui des gamines et de la mère possédée qui a dû prendre quelques cachets et se taper plusieurs nuits blanches pour ressembler à une hystérique névrotique. De manière générale, les personnages de la famille comme le couple Warren sont désarmés face à la menace qui pèse sur eux ; la structure sacrée et protectrice de la famille est complètement remise en cause par l'esprit malfaisant, avec notamment les persos masculins qui assistent impuissants aux tourments de leurs femmes/filles.

Avec ses pièges et ses passages secrets, la maison du film incarne un personnage à elle seule ; un personnage maléfique prêt à engloutir les protagonistes qui se sentent oppressés et observés à travers ses murs...

 

Conclusion : Un film de possession du style l'Exorciste avec une touche de Poltergheist, classique dans l'ensemble mais dirigé d'une poigne de fer par un James Wan qui prouve une fois encore sa capacité à gérer aisément les codes du film d'horreur. On pourra juste reprocher au film sa fin un peu trop scolaire et stéréotypée alors qu'une touche originale de son réalisateur aurait été d'avantage appréciée ; ce sera sans doute pour la prochaine fois, mais ne vous méprenez pas : The Conjuring reste un film diablement efficace !

Autre film tiré des dossiers Warren : Annabelle